Le minimalisme dans le design de marque : la fin d’une ère ?


Depuis plus de dix ans, les marques du monde entier ont adopté le minimalisme.
Des logos simples, des formes géométriques, des couleurs neutres, des typographies sans fioritures.
Ce style épuré a dominé l’identité visuelle moderne, et pour de bonnes raisons.
Mais depuis quelques temps, on sent un basculement.
Le minimalisme pur qui a défini les années 2010 commence à s’essouffler, laissant place à des marques plus vives, expressives et humaines.
Et si on était en train d’assister à la fin d’un cycle ?
Quand les marques ont dû s’adapter au digital, tout s’est joué sur la lisibilité.
Un logo devait fonctionner à 32 pixels sur une app, être clair sur fond clair, sombre, animé, vectorisé, etc.
Résultat : les grandes marques comme Google, Airbnb, Mastercard ont toutes épuré leurs identités.
Moins de reflets, moins de détails, plus de clarté.
C’était un besoin technique, pas qu’un un choix esthétique.
Le minimalisme a donc apporté de la cohérence, de la reconnaissance et une modernité universelle.
À force de tout lisser, beaucoup de marques ont fini par se ressembler.
Même ton, même structure, mêmes typographies, mêmes palettes.
Et dans cette uniformisation, une chose essentielle s’est perdue : la personnalité.
Des cas comme Tropicana ou Jaguar l’ont montré : quand le style prime sur l’histoire, le lien émotionnel se brise.
Le design devient correct… mais froid.
C’est précisément pour ça qu’on observe depuis peu une nouvelle vague :
un retour à l’humain, à la vitalité, à la texture visuelle.
Aujourd’hui, on garde la base : clarté, modularité, efficacité.
Mais on y ajoute de la vie : des contrastes plus forts, des couleurs franches, des typographies plus “bold”.
Des marques comme Wise, Dropbox ou Notion l’ont compris.
Elles conservent une structure minimaliste, mais y injectent du rythme et du caractère.
On ne parle plus de simplifier à tout prix.
On parle de simplifier avec intention.
La différence entre un minimalisme froid et un minimalisme expressif, c’est la stratégie.
Tout part de la question :
“Qu’est-ce que ma marque veut faire ressentir ?”
Si ta marque parle d’humain, d’émotion, de proximité, tu peux te permettre d’introduire du contraste, des formes organiques, des typographies vivantes.
Si elle parle d’expertise, de rigueur, de précision, tu restes dans un système plus géométrique, plus cadré.
Mais ce choix doit venir d’une réflexion stratégique, pas d’une tendance.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai créé BrandRadar, un outil gratuit pour clarifier le positionnement d’une marque avant de passer à la création visuelle.
C’est là que tout commence.
Pas du tout.
Le minimalisme reste une base essentielle.
Mais il doit être enrichi, personnalisé, incarné.
La vraie question, ce n’est plus “faut-il faire simple ?”
mais “comment faire simple sans être neutre ?”
Et c’est là qu’intervient le rôle du designer : donner du sens, pas juste du style.
Le minimalisme a servi le design moderne.
Mais pour durer, une marque doit aujourd’hui trouver le juste équilibre : épure + expressivité.
Autrement dit, une identité claire, mais qui vit, respire et raconte quelque chose.
Si tu crées des identités visuelles, pense à :
Pour aller plus loin, tu peux tester LogoChecker, un outil gratuit que j’ai développé pour analyser la solidité d’un logo : lisibilité, contraste, accessibilité, vision daltonienne, etc.
Adrien Ka, fondateur d’Infographiks, aide les entreprises à bâtir des identités visuelles mémorables et à structurer leur image de marque. Graphiste, créateur d’outils et formateur, il partage ici ses ressources pour allier design, stratégie et efficacité.